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L’avenir et ses éclairages

Par Emmanuel Massicard
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Publié le Mis à jour
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Surtout, ne dites pas du rugby français qu’il est raciste parce que ses clubs ont voté contre l’adoption d’un sélectionneur étranger. Il est certes toujours un peu conservateur mais beaucoup plus ouvert que jamais. La preuve : le melting-pot, ce mélange des savoirs et des pouvoirs qui préside dans les clubs de Top 14, Pro D2 ou même Fédérale 1 signe les nouveaux traits de modernité de notre sport. Il fait également la preuve que l’ovalie sait être une terre d’accueil pour qui partage sa passion.

Et alors ? Tout cela ne protège en rien d’éventuels dérapages vécus ces derniers jours par le football, mais cela nous permet au moins de penser que le non des clubs à la consultation référendaire voulue par Bernard Laporte ne doit pas grand-chose à cette fichue question de nationalité montée en épingle pour justifier la révolution qui doit s’emparer des Bleus dans les années à venir. Ce modèle "made in France", avec un sélectionneur accompagné d’un tandem de techniciens et de quelques adjoints issus de la DTN, fonctionne comme un leurre depuis trop longtemps pour offrir des garanties d’avenir. Et plus encore en vue de la Coupe du monde 2023 qui doit concentrer tous les efforts, toutes les compétences.

Alors oui, Laporte a raison de vouloir siffler la fin d’un système éculé, broyant les hommes au gré des échecs. Ce système à l’économie détonne avec les moyens -humains et financiers- mis en place par toutes les autres nations ambitieuses du Top 10 mondial. Il est urgent d’en changer. Et qu’importe la nationalité ! S’il possédait en lui l’intime conviction qu’un Warren Gatland permettrait d’avancer bien plus vite que les autres, le président de la FFR devait assumer son choix, défendre sa vision et son projet. Demain, avec des techniciens français, il sera dans l’obligation de porter la même ambition et le même niveau d’exigence pour sortir les Bleus de l’ornière.

Pour ce faire, il n’est plus temps pour Laporte de gouverner à l’instinct et à l’affect, à grands coups de convictions et de coups de cœur sur le flot de cette générosité parfois impulsive qui a fait la réussite du manager. Il est attendu sur le terrain du choix des hommes et celui des projets structurants pour changer véritablement en profondeur l’avenir des Bleus. C’est donc à lui et personne d’autre qu’il revient de tracer le cap à suivre face à l’urgence qui se lève. C’est à lui, enfin, de fédérer toutes les forces vives du rugby français. En somme, d’éclairer l’avenir… Surtout, Laporte doit très vite décrypter le message des urnes. Les clubs qui l’ont élu il y a deux ans s’opposent aujourd’hui à lui plus qu’ils ne s’opposent au sélectionneur étranger.

Ce vote est le premier uppercut de la campagne qui mènera aux élections de 2020 et le big boss du rugby français qui bat sans cesse la campagne à la rencontre des licenciés doit faire la part des choses entre les sourires qui le reçoivent et le véritable ressenti des clubs à l’égard de ses échecs cumulés et de la politique fédérale. En son temps, Pierre Camou avait été bercé par l’illusion d’un soutien fidèle et acquis. Résultat, il avait perdu les élections de 2016 face à Bernard Laporte, l’homme qui avait renversé le système et qui disait vouloir redorer le blason tricolore… Comment pourrait-il avoir oublié sa promesse et les leçons de l’histoire ?

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