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Un cas d'école

Par Nicolas Augot
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Publié le Mis à jour
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 Après une semaine de vacances, l’ouvreur du XV de France retrouvera son club du stade toulousain pour préparer le quart de finale face au Racing 92. Il devrait retrouver le poste de trois-quarts centre.

Le système est ainsi fait que le numéro dix de l’équipe de France n’occupera plus ce poste si stratégique avant les matchs de préparation de la coupe du monde au mois d’août. En effet, dans son club, Romain Ntamack évolue la plupart du temps au poste de premier centre (huit titularisations contre trois au poste d’ouvreur). Il n’est pas le premier joueur à connaître une pareille situation et certainement pas le dernier puisque le système du rugby français repose sur les clubs. À eux donc de décider, ce qui est finalement tout à fait normal. Néanmoins devant la situation du XV de France, le staff tricolore en recherche de talent n’a pas hésité à demander quelques faveurs aux entraîneurs des clubs. C’est ainsi que Damian Penaud a glissé à l’aile, ou que le deuxième ligne Arthur Iturria est devenu flanker. Une pratique répandue chez les nations où les Fédérations ont tous les pouvoirs.

C’est ainsi que le jeune talent du Leinster Joey Carbery a été transféré au Munster pour le bien de l’équipe nationale. En effet, barré au poste d’ouvreur dans sa province par Jonathan Sexton mais pourtant désigné comme son successeur sous le maillot irlandais, il est parti dans la province voisine où le numéro dix l’attendait pour acquérir de l’expérience. Même chose en Nouvelle-Zélande où le sélectionneur Steve Hansen a désigné Damian Mackenzie comme doublure de Beauden Barrett. Le joueur des chiefs a donc délaissé le poste d’arrière pour prendre le numéro 10 au sein de sa province.

Pas attaché à un numéro

Personne ne demandera à Ugo Mola de changer ses plans et de positionner Romain Ntamack à la place de Zack Holmes, d’autant plus que le collectif toulousain n’a jamais aussi bien fonctionné depuis des années. D’ailleurs, le nouveau chef d’orchestre des Bleus n’est pas dérouté par la situation : "Porter le numéro 10 ne m’a pas gêné. J’en ai d’ailleurs discuté avec Jacques Brunel, qui m’a demandé quel était mon poste de prédilection. Je n’avais pas su lui répondre car je n’ai pas de préférence. À Toulouse, je m’éclate en 12 mais également quand on me repositionne en 10. Peu importe où on me met sur le terrain, ça m’est égal, j’essaye de me rendre utile. Même si ça m’a fait super plaisir de retrouver le poste d’ouvreur et ce rôle de meneur de jeu… Cela faisait un moment que je n’avais pas tenu cette fonction mais si je dois repasser en 12 dans les prochaines semaines, il n’y aura aucun souci." 

Il ne veut donc surtout pas s’attacher à un numéro : "Je ne suis pas sûr de m’installer définitivement à un poste plutôt qu’à un autre. J’ai même tendance à penser que j’aurai maintenant toujours cette casquette de 10-12. Dans l’alternance, c’est un atout sur lequel je devrai m’appuyer […] Si je dois continuer à jouer 10 en équipe de France et 12 au Stade toulousain, ce n’est pas un problème. En club, notre système fait qu’on est constamment capable de s’adapter à la situation. On alterne beaucoup avec Zack, on se relaye et on se complète bien sur la prise en mains du jeu."

Une situation déjà vécue chez les Bleus pendant une Coupe du monde. En 1999, l’ouvreur du XV de France Christophe Lamaison, un des héros de la demi-finale contre les Blacks, évoluait essentiellement au centre ou à l’arrière avec son équipe de Brive, avant le départ d’Alain Penaud pour l’Angleterre. En 2011, le demi de mêlée Morgan Parra avait endossé le numéro 10 en cours de compétition. Deux exemples porteurs d’espoirs pour la France.

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