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"Ça s'apparente à du harcèlement"

Par Léo Faure
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    "Ça s'apparente à du harcèlement"
Publié le Mis à jour
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L'ancien sélectionneur du XV de France nous a reçus chez lui, samedi, deux jours après son passage devant le conseil de Prud’hommes. Novès ne lâche rien, sa rancœur est toujours là, immense. Deuxième volet d'un entretien exclusif en trois parties dans lequel il parle de ce qu'il a vécu à la tête des Bleus.

Après les élections de 2016, aviez-vous cru, un temps, pouvoir travailler durablement aux côtés de la nouvelle gouvernance de la FFR ?

Après leur élection, nous nous sommes vus pendant 2 h 30. Nous avions accepté le principe de travailler ensemble, même si nous n’étions pas les meilleurs amis du monde. Le but de chacun, je le croyais, c’était d’avoir les meilleurs résultats possible avec le XV de France. Un jour, Serge Simon m’a dit : « il n’y aura pas un millimètre entre nous. » Le problème, c’est que peu de temps après, il me dit : « La communication, tu ne t’en occupes plus. C’est mon domaine, je suis un spécialiste. » Ce mec n’a jamais entraîné. Il est peut-être un spécialiste de la communication mais ce qu’il ne comprend pas, c’est que cette communication a un gros impact sur les joueurs. Moi, mon travail, c’était les joueurs. Donc, en faisant ça, il était en ingérence.

Y a-t-il d’autres exemples ?

Il y en a eu beaucoup. Pendant le Tournoi 2017, par exemple, j’interdis à des joueurs de se rendre à une manifestation du Stade français en pleine semaine de préparation, pendant l’épisode de la fusion a avec le Racing. Serge Simon passe par-dessus moi et les autorise. Mais alors, que reste-t-il de mon autorité ? L’ingérence, c’est ça. En suivant, le week-end, il débarque le jour du match et demande aux joueurs de porter un brassard rose, en soutien au Stade français. Mais pourquoi soutiendrait-on le Stade français plutôt que le Racing 92 ? Ce jour-là, j’ai décidé que, dans ces conditions d’ingérence, je n’effectuerais pas le briefing d’avant-match. Guilhem Guirado est venu me voir et m’a dit : « Guy, tu peux faire le briefing. Il faut que tu le fasses. Leur brassard, on ne le portera pas. » Autre exemple : quand nous sommes allés au Japon pour le tirage au sort des poules de la Coupe du monde, ils m’ont mis seul à l’hôtel et se sont mis tous ensemble dans un autre hôtel. Autant d’ingérences et de mises à l’écart, ça s’apparente à du harcèlement. 

Le mot n’est-il pas trop fort ?

Dans sa définition du droit du travail, non. Une fois qu’ils avaient ouvert la trappe pour me dégager, j’ai regardé derrière moi et je me suis rendu compte que j’étais tombé dans un piège.

Vous avez plaidé la préméditation. Quels sont vos arguments factuels ?

J’ai deux témoignages consignés par écrit, dans la forme officielle de la procédure juridique, qui figurent dans mon dossier. Antoine Marin (ancien intendant du XV de France) témoigne d’une discussion avec Christian Dullin (actuel secrétaire général de la FFR), avant la Coupe du monde 2015. Dullin lui indique que Laporte va se présenter, qu’il (Dullin) sera sur sa liste et que sa première décision sera de dégager Paul de Keerle (ancien directeur financier de la FFR) et Guy Novès. Le deuxième témoignage est signé de René Bouscatel. Avec René, on nous a souvent prêté de mauvaises relations. C’est faux, la preuve : il témoigne et signe officiellement que Bernard Laporte, à Gaillac, lui avait dit : « La première chose qu’on fera sera de dégager Novès. »

Qui d’autre témoigne dans votre dossier ?

Beaucoup d’anciens joueurs. Beaucoup de joueurs actuels, aussi, quand leur dossier n’en contient aucun. Pourtant, après m’avoir vidé, Laporte a dit chez Elkabbach (sur les antennes d’Europe 1, N.D.L.R.) qu’il n’avait pas le choix, au regard d’un audit accablant concernant mon management, supposé cassant. Mais alors, où sont les témoignages des joueurs en ce sens ? Cet audit n’existe pas, ils ont été incapables de le produire, y compris jeudi devant le conseil de prud’hommes. 

Des joueurs témoignent nominativement en votre faveur ?

J’ai reçu énormément de SMS de soutien, oui. Ces messages, nous les avons fait consigner par un huissier de justice. Ils figurent en annexe de mon dossier. 

Qui sont ces joueurs ?

Wesley Fofana, Virimi Vakatawa, Teddy Thomas, Louis Picamoles, Nans Ducuing, Charles Ollivon… Je ne vais pas tous les citer. Il y en a beaucoup. À l’inverse, je n’ai jamais lu de méchanceté de joueurs me concernant. Ni dans les médias, ni dans le dossier de la FFR.

Retrouvez dès maintenant l'intégralité de cet entretien exclusif dans notre édition numérique sur www.midi-olympique.fr/pdf

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