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La chance d’une vie

Par Léo Faure
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Publié le Mis à jour
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ue valent ces Bleus ? La première mi-temps superbe, enlevée, audacieuse et qui leur permirent de surpasser le pays de Galles ou sa seconde période chaotique, soudainement réduite à l’infinie désolation du rugby saumâtre à une passe, dès lors que les Gallois recollaient au score ? Avant d’aller en Angleterre, les motifs d’encouragements résident dans la première partie de l’énoncé, et l’inquiétude dans la seconde. La vérité, dans le score final.  

Pourtant, ce ne sont pas tant les deux énormes bourdes - signées Huget et Vahaamahinaqu’il faudrait retenir, bien qu’elles coûtent le premier match du Tournoi dans son analyse arithmétique. Ce qui consterne chez ces Bleus, c’est qu’ils se sont recroquevillés sur leur rugby dès lors que l’avantage au score se faisait moindre. On vit alors du don de soi, bien sûr, et un courage toujours sans faille. Mais plus rien de construit, d’ambitieux et d’entreprenant. Plus rien d’intelligent, même, dans la conduite du jeu en fin de rencontre. Simplement, cet engagement. Ça ne saurait jamais suffire. Disons-le franchement, vouloir s’imposer à Twickenham sur ces airs de férocité est un mirage. En 2019, plus aucune nation ne se sauve au combat. Plus personne ne succombe aux coups de massue imbéciles, au courage seul et sans structure. Surtout pas l’Angleterre. Dans son registre du combat organisé, elle vient de faire rompre l’Irlande, référence du genre. Le message est clair.

Les Bleus l’ont-ils entendu ? À ce sujet, le recul constaté dans le choix des hommes interpelle. Il en dit aussi long sur les doutes de cette équipe et son staff, partagé dans ses idées et trop rarement conforté par une victoire. En novembre et en deux temps, l’encadrement bleu avait sacrifié sa paire de centres, irréprochable dans la querelle du ballon à l’adversaire mais souvent jugée antagoniste à la mise en vitesse du jeu. Deux mois et deux défaites plus tard, la paire Doumayrou-Bastareaud pourrait donc faire son retour en Angleterre. Un parti pris qui s’apparente à un renoncement, après le choix de la vitesse la semaine dernière à Saint-Denis. Dur pour Romain Ntamack, qui n’avait pas démérité. Dur aussi pour Thomas Ramos ou Anthony Belleau, qui resteront en retrait. Soyons francs, cette densification du projet n’enchante pas, de prime abord.

Elle garde pour elle le bénéfice du doute. Permettrat-elle de s’imposer à Twickenham ? Cela effacerait beaucoup de choses, tant la performance n’a rien d’anodin dans une carrière de joueur et un mandat de sélectionneur. Que ceux qui entreront sur la pelouse, ce dimanche, mesurent bien ceci : toute la génération qui les précède ne s’est jamais imposée dans le temple du rugby, dans la plus vieille de ses compétitions. Ce qui inclut quelques idoles de leur temps. Des Nallet, des Dusautoir, Harinordoquy, Rougerie, Jauzion n’ont jamais inscrit cette ligne de prestige à leur carrière de diamant en bleu. Ceux de 2019 ont cette chance, rare, d’y parvenir. À ne pas gâcher

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