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Y'a d'la joie

Par Emmanuel Massicard
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    Y'a d'la joie
Publié le Mis à jour
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Vendredi, Midol avait affiché la couleur. Par-delà toutes les raisons d’y croire -à la révolte, pardi- que nous avions listées pour mieux vous persuader du possible, il y avait ce titre de « Une » qui disait tout malgré le jeu de mots facile : « Une occasion en Nord ». Facile et tout autant culotté s’agissant d’un XV de France en panne de résultats depuis trop longtemps, plus encore marqué par la terrible désillusion vécue samedi dernier face à l’Afrique du Sud. Le rendez-vous lillois, loin de la torpeur du Stade de France, nous semblait pourtant être l’opportunité rêvée d’un sursaut d’orgueil et d’une révolte, face à un adversaire que le XV de France retrouvera en septembre prochain au Japon, dans la fameuse poule de la mort, du Mondial 2019…

Il faut croire que nous avions vu juste. Cette équipe de France a enfin brisé sa gangue pour nous offrir ce qu’elle avait de plus beau et de plus précieux à ce jour : son courage, sa générosité et sa détermination à renverser le fil d’une histoire qui lui était sacrément défavorable.

Ce succès d’estime ne présage en rien de l’avenir et surtout pas d’une issue heureuse en Coupe du monde, contre ces mêmes Pumas. L’histoire des France-Argentine nous a d’ailleurs trop souvent marqués au fer rouge pour qu’il soit possible de croire à un quelconque ascendant psychologique. Pas plus que ce match « référence » n’autorise les Bleus à tutoyer les All Blacks, Irlandais, Anglais et autres Boks. Parce que les chiffres sont têtus : le XV de France est encore loin du compte au petit jeu de la comparaison en termes de vitesse, de précision et d’efficacité.

Ceci dit, ne boudons pas notre plaisir. Même si tout est loin d’être véritablement parfait, savourons la première pierre : cette flamme réincarnée par le collectif. Et l’envie d’y croire. Ce week-end de doux dingues, filles et garçons réunis, confirme en fait la mobilisation générale amorcée dès jeudi par le comité d’organisation à la Coupe du monde 2023 et ses ambassadeurs. Puissent-ils tous ensemble avoir fait sauter les verrous de tous nos complexes.

Pour battre l’Argentine et les All Blacks, nos équipes de France se sont ainsi dévoilées. Ne gardant rien pour elles, parce qu’il leur était impossible d’avoir des regrets. Au bout de leurs drôles de performances, elles nous disent que tout n’est pas perdu du savoir-jouer français et c’est là une sacrée bonne nouvelle, vous en conviendrez.

Applaudissez Bourdon, Ménager, Corson et ces nanas affamées qui ont fait chavirer les cœurs. Appréciez enfin à leur juste valeur Bastareaud et Fickou qui ont éclairé le milieu de terrain tricolore ; le premier en se faisant plus joueur d’espace qu’il ne l’avait jamais été et le second en sublimant le collectif pour s’inscrire dans la lignée des plus grands centres français, de Dauger à Boniface en passant par Codorniou, Charvet, Sella, Jauzion ou Fofana.

Y’a d’la joie ? Profitons-en. Surtout, ne faisons pas demi-tour sur le chemin du Mondial, rattrapés par la peur de perdre et enclins à nous réfugier dans le culte du tout-physique. Ce jeu et ces Bleus(es) méritent une autre ambition et tout autant d’exigence. Qu’elle soit sportive ou populaire, la reconquête est à ce prix.

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