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Après le naufrage

Par Nicolas Zanardi
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Publié le Mis à jour
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Après trois saisons consécutives où elle avait tourné à plein régime sans la moindre interruption, la machine ASM a connu un aussi terrible que logique accident industriel la saison dernière, dont elle compte immédiatement se relever.

Inutile de tourner longtemps autour du pot : la saison passée fut tout bonnement une catastrophe pour l’ASM. Neuvièmes du Top 14, éliminés à domicile en quarts de finale de Champions Cup, les Jaunards ont traversé l’exercice 217-2018 comme des fantômes. Comme si, après trois saisons sur le fil du rasoir à tutoyer les sommets, la machine avait soudainement explosé en plein vol, à l’image des corps et des esprits des joueurs. Un véritable accident industriel dont tout un club espère qu’il servira de moteur, au moment de titiller l’orgueil des champions. « Il ne faut pas se mettre la tête au fond du seau avec ce qui s’est passé l’an dernier, mais ça n’amènera rien non plus d’adopter la politique de l’autruche, soufflait Damien Chouly. L’effectif n’a pas trop bougé, c’est déjà du temps de gagné en matière de cohésion. Il faut que chacun se regarde en face, et hausse son niveau d’exigence. » « La saison dernière a été très dure, très éprouvante, prolongeait Fritz Lee. Ces sept semaines de break ont fait du bien pour nous régénérer, au niveau physique et surtout mental. Cela nous a aussi permis de faire notre autocritique, de nous mettre face à nos propres responsabilités. » Un mea culpa général qui, s’il est sincère, pourrait bien constituer le meilleur atout de l’ASM… 

Les paradoxales vertus de l’échec

Il faut dire ici que, dans leur quête de réhabilitation, les Clermontois partent sur les meilleures bases possibles. En premier lieu parce que ces derniers ont enregistré très tôt les prolongations longue durée de cadres du groupe, Fritz lee, Peter Betham et surtout Morgan Parra, désormais lié au club jusqu’en 2022, pour ne pas dire à la vie, à la mort. « Morgan a montré sa fidélité et son attachement au club, se félicitait le manager Franck Azéma. Il a passé ici des bons et des mauvais moments mais il est fier de son club, il le défend. C’est un bon message envoyé au rugby en général, ainsi qu’aux autres joueurs. » À commencer par ceux en fin de contrat comme – entre autres – Wesley Fofana, dont le cas ne devrait pas tarder à passionner les gazettes… 

Toutefois, au-delà de l’aspect people, c’est bien par le biais du sportif que Clermont souhaite réenclencher sa marche avant, en misant notamment sur le luxe d’une préparation de huit semaines appréciée par le spécialiste maison Sébastien Bourdin. « En douze ans de club, ce n’est que la deuxième fois que j’ai la chance d’évoluer dans un contexte aussi favorable (la dernière remontant à l’arrivée de Vern Cotter en 2007-2008, N.D.L.R.). La vérité, c’est que je suis juste très content de faire mon métier correctement. C’est justement là tout le problème du rugby français… Si tu veux avoir le temps de bien te préparer pour éviter les blessures, avec plus de repos avant le début de la saison pour régénérer les organismes, il faut passer par une saison qui se termine plus tôt… » Un échec cruel dont, paradoxalement, les Auvergnats espèrent tirer les bénéfices cette saison, jusqu’à voir dans le Challenge européen une opportunité de donner de l’expérience à ses plus jeunes joueurs. Un mal pour un bien donc, dont le coût financier n’est même pas si terrible, puisque le delta quant à la dotation n’est que de 300 000 euros (un million pour la Champions Cup, 700 000 pour le Challenge, N.D.L.R.). Un manque à gagner tout relatif, donc, susceptible même d’être carrément comblé par une qualification en quarts. Alors, ajoutez à cela que l’exposition sur France 4 promet d’être largement supérieur à celle de BeIN, et vous comprendrez mieux comment les Auvergnats parviennent à faire contre mauvaise fortune bon cœur… « Mais attention, prévenait Lee : notre objectif doit évidemment être de revenir en Champions Cup la saison prochaine. » Cela par le biais, évidemment, d’un parcours en Top 14 digne de Clermont, pour qui les deux premiers mois de compétition pourraient s’avérer cruciaux. Afin de ne pas céder au doute sportivement, bien sûr, mais surtout quant à l’avenir du staff sportif, ainsi que l’exprime clairement le président Éric De Cromières ci-dessous…

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