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« Le Lou me correspond plus que le RCT »

Par Vincent Bissonnet
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    « Le Lou me correspond plus que le RCT »
Publié le Mis à jour
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L’ancien Toulonnais a réalisé une grande performance à Mayol. Il nous parle de ses souvenirs du RCT, de Pierre Mignoni ou encore de l’évolution de son jeu.

Midi Olympique: Vingt-quatre heures après ce succès historique, quelles émotions ressortent ?

Jonathan Pélissié : C’est beaucoup de joie, de bonheur, avant tout. Nous avions tout à gagner en venant à Toulon. Le groupe a su réaliser l’exploit en s’appuyant sur ses forces, ce qui fait son identité depuis le début de la saison : la cohésion et l’humilité. Il suffit de voir le courage énorme et l’investissement de tous les gars. Après, nous avons certes réalisé une grande performance mais ça ne change pas pour autant ce que nous sommes. Notre équipe aime être dans l’ombre et avancer sans faire de bruit.

Ce succès n’est pas seulement celui du courage. C’est aussi celui de l’intelligence tactique… À ce titre, avec Mike Harris, vous avez été d’une justesse précieuse. 

Le discours du staff était clair : réaliser un match normal ne suffirait pas pour gagner. Il fallait tenter, innover, mettre des choses différentes en place. Les échanges qu’il y a eus lors de la préparation ont été payants. Ça a permis de perturber Toulon qui n’a pu exprimer tout son talent. Nous concernant, ça s’est très bien passé. Tant mieux. Quand vous évoluez à la charnière, c’est que vous aimez avoir des responsabilités. C’est notre rôle, tout simplement.

Comment abordiez-vous ce retour à Toulon, un an après votre départ ?

Revenir à Mayol a été un moteur. Je savais à quel point il était fantastique d’évoluer dans ce stade. Cette atmosphère est tellement galvanisante. Nous étions plusieurs dans ce cas et je pense que ça nous a servis. Ça a apporté une motivation de plus.

Mais n’y avait-il une petite part de vous revancharde au regard de la fin de votre aventure varoise ?

Honnêtement, non. Je garde des souvenirs positifs de mon aventure toulonnaise. J’étais venu dans ce club pour acquérir de l’expérience aux côtés de grands champions et j’ai été servi. Il ne faut pas oublier que sur les deux saisons, il y a eu deux finales, certes perdues, mais ça n’est pas rien tout de même. Après, oui, ma deuxième saison a été en dents de scie avec ma blessure mais ça reste globalement une aventure enrichissante.

Au milieu, il y a tout de même cette finale du Camp Nou au terme de laquelle Bernard Laporte vous avez publiquement pointé du doigt… La cicatrice est-elle refermée ?

Sincèrement, j’ai rangé cet épisode et je ne veux pas m’étaler dessus. Ça s’est réglé en tête à tête avec les personnes concernées. Il n’y a pas d’esprit de revanche vis-à-vis de ça. Il y a eu des jugements à chaud mais, à tête froide, chacun sait ce qu’il s’est vraiment passé.

Vous avez été écarté pendant dix mois des terrains. Avez-vous douté de votre capacité à retrouver votre niveau ?

On dit que pour revenir d’une telle blessure, il faut environ un an. J’ai pu constater que c’était le cas. Même si j’étais en avance sur mon calendrier, il a fallu faire attention et prendre le temps car ça pouvait se retourner contre moi. D’octobre à février, il me manquait encore un petit truc. Mais je me sens beaucoup mieux depuis.

La progression fulgurante de Baptiste Couilloud a aussi, dans un sens, influé sur le cours de votre saison…

Son éclosion est formidable, sincèrement. Pour lui comme pour l’équipe. Avoir un joueur comme Baptiste est un vrai plus, c’est une arme précieuse. J’ai une relation vraiment saine avec lui, constructive, sincère. De toute manière, je ne me suis pas posé la question de savoir où était ma place dans la hiérarchie. Mon unique priorité, au départ, était de retrouver mes sensations et du plaisir. À partir de là, je savais que j’allais avoir des opportunités. En début de semaine dernière, par exemple, nous avons compris que ce serait dur pour Baptiste d’être aligné vu l’état de sa cheville. Tout s’est enchaîné.

Vous allez prochainement avoir 30 ans, l’âge de maturité. On en sent plus dans votre jeu alors que vous êtes plutôt réputé joueur d’instinct. Partagez-vous ce sentiment ?

Je commence à le percevoir un peu, effectivement. Cette évolution vient avec l’âge mais c’est aussi lié aux échanges que nous avons avec les entraîneurs. Il y a beaucoup de réflexion autour de la stratégie, avant et après les matchs. Parfois, ça marche, parfois, c’est moins bien vu mais cette démarche est enrichissante. Sur les postes de la charnière, cet aspect est prépondérant, je m’en rends de plus en plus compte.

Qu’est-ce qui vous marque le plus dans votre relation avec Pierre Mignoni ?

À mes yeux, sa principale force, c’est sa justesse dans les relations humaines. Notamment vis-à-vis de nous, demis de mêlée. L’erreur que font pas mal d’entraîneurs, c’est d’être constamment sur le dos de leurs joueurs, de prodiguer beaucoup de conseils, de reprocher un tas de choses. Pierre sait prendre du recul, il sait quoi dire, comment le dire. Il nous laisse aussi chercher par nous-mêmes parfois. En à peine à un an, il m’a beaucoup apporté.

On vous sent pleinement épanoui au Lou. Ce club vous correspond-il mieux que le RCT, sans jugement de valeur ?

Oui, je pense que ça me correspond plus. Je suis quelqu’un de direct, de franc et je préfère la stabilité à l’instabilité. Au Lou, je trouve que le projet est sain. Ce qui m’a plu d’entrée, c’est la simplicité que Pierre apporte au groupe. Tout se passe dans la franchise. À partir de là, les choses peuvent bien évoluer. C’est une qualité essentielle et ça se traduit sur le terrain.

Revenons-en à l’actualité. La semaine prochaine, vous allez retrouver un autre de vos anciens clubs, Montpellier…

Et oui. Il faudra certainement être encore plus fort. Montpellier, c’est très complet : il y a des stars de partout, une puissance dans toutes les lignes, une charnière très expérimentée… Une fois encore, nous serons dans la position de l’outsider, ça nous va très bien.

Commencez-vous à rêver d’un destin à la Castres olympique ?

Ce serait très beau. Mais ce n’est pas le moment de se voir plus beau que nous ne le sommes. Nous restons à notre place : celle du petit Lou.

Dans quelle mesure l’usure physique peut-elle vous fragiliser, vous qui avez cravaché pour vous qualifier et comptez beaucoup d’absences ?

Il y a pas mal de bobos mais je sais que ce groupe saura trouver des ressources supplémentaires. Quand on voit ce qu’il y a au bout… C’est la meilleure des motivations. Ce que j’espère juste, c’est que nous n’aurons rien à regretter à l’arrivée.

Le fait de jouer à Lyon pourra vous redonner de l’énergie au cas où…

Oui, ça peut être un plus. J’espère que les supporters lyonnais seront présents en nombre dans le stade. Cette année, il y a eu un engouement croissant derrière l’équipe. On sent que quelque chose est en train de naître autour.

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