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Si on voyait grand...

Par Emmanuel Massicard
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Publié le Mis à jour
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Un petit conseil, en passant, à l’aube de plonger vers ce qui pourrait être la plus folle des semaines du rugby français : ne croyez plus au miracle et savourez à leur juste valeur ces jours à venir pour ce qu’ils portent de passion, d’intensité et d’incertitudes.

Oui, le meilleur est à venir, juste avant les phases finales : le week-end prochain, nous saurons en effet qui de Perpignan ou Grenoble deviendra champion de Pro D2 ; en Top 14, nous connaîtrons les noms des qualifiés et des futurs européens ; entre les deux, enfin, surgiront les barragistes.

Très franchement, que pourrions-nous vouloir de plus alors que tout va se jouer au bout du suspens, lors de l’ultime journée du marathon de la saison régulière ? Au piquet, les enfants gâtés et autres râleurs éternels qui tapent sur tout ce qui bouge pour le simple plaisir d’entretenir le songe d’une âme soixante-huitarde.

Non, ce n’était pas mieux avant et non ce ne sera pas mieux demain avec une élite resserrée (à 12, voire à 10), avec le titre de champion décerné au premier du classement ou encore avec une ligue fermée à la mode américaine comme on l’entend parfois, ici ou là.

Halte au feu ! Ne cédez pas à l’appel des miracles. Sans relégation et sans phase finale nos championnats seraient depuis longtemps pliés, bouclés. Offerts à la routine, privés d’enjeux et surtout d’émotions, vidés de ces doutes et espoirs qui nous tiennent et nous tiendront jusqu’au bout en haleine. Comment imaginer, enfin, qu’en l’état le rugby français pourrait économiquement survivre à un passage au Top 12 et donc à une réduction du nombre de rencontres quand les clubs sont aussi dépendants des recettes générées par leurs matchs à domicile et quand certains préfèrent jouer un barrage devant leur public plutôt qu’être qualifiés directement en demi-finale. Dans une économie toujours extrêmement tendue, tous les moyens sont bons pour remplir les caisses avant tout.

Permettez-nous ainsi d’imaginer que l’avenir de notre discipline pourrait se trouver dans l’ouverture plutôt que dans le repli sur soi. Et pourquoi pas avec l’élargissement de la base (le Pro D2 précisément), en absorbant les clubs les plus ambitieux de Fédérale qui ne se retrouvent pas dans les principes du rugby amateur. Albi, Rouen, Aix, Bourg ou Tarbes, sans oublier Dax et Narbonne qui descendent, y seraient certainement plus légitimes qu’un cran en dessous. La Fédérale 1, elle, y gagnerait à coup sûr en stabilité et en cohérence, quand elle est aujourd’hui tiraillée entre deux mondes et deux réalités que la fédération s’escrime à vouloir faire cohabiter. En vain, hélas.

S’il y a encore bien des choses à améliorer sportivement dans ce rugby français si prompt par ailleurs à défrayer la chronique, savourons pour l’heure les semaines à venir et tout ce qu’elles nous promettent déjà en termes d’intensité et de niveau de jeu… D’abord, l’ultime round du Top 14. Ensuite, les phases finales et les « demies » qui nous mèneront à Lyon, fin mai. Où l’on n’ira pas pour tout casser comme le dit la chanson marseillaise reprise samedi par Mourad Boudjellal. Reste qu’un président, même sur le ton de l’humour, ne devrait pas dire ça…

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