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Murimurivalu, roi des arrières

Par Simon Valzer
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    Murimurivalu, roi des arrières
Publié le Mis à jour
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Kini Murimurivalu, Nick Abendanon et Leigh Halfpenny composent le podium inédit des trois meilleurs arrières du Top 14 cette saison. 

Kini a mûri

Franchement, qui voyait venir les Rochelais au début du précédent exercice ? Personne. Tout comme personne ne pensait que Kini Murimurivalu allait se hisser d’un coup à la première place de notre classement, alors qu’il ne figurait même pas dans le Top 10 du précédent exercice, dominé par Maxime Médard. Les temps changent. Le Toulousain est aujourd’hui loin du sommet tandis que le Rochelais se trouve sur la plus haute marche du podium. Une distinction qui n’est usurpée, puisque même les adversaires des Rochelais s’accordent à reconnaître l’admirable saison du Fidjien de 28 ans: «C’est vrai, il a réalisé la meilleure saison en Top 14 de sa carrière. Celle où il s’est montré le plus régulier», pose Frédéric Charrier, l’entraîneur des trois-quarts castrais, «il a été à l’image de son équipe, en se montrant capable de surfer sur une excellente dynamique tout au long de la saison.» Murimurivalu est loin d’être un inconnu dans le championnat de France, et même dans le rugby mondial. A 28 ans, déjà deux Coupes du monde (2011 et 2015) et 18 sélections avec les Flying Fijians. Le rugby français le connaît bien aussi. Repéré par les dirigeants clermontois alors qu’il jouait avec l’équipe des Suva Highlanders, Murimurivalu a intégré le centre de formation auvergnat en 2009, et fait ses débuts avec les pros l’année suivante. Des débuts déjà remarqués, puisqu’il inscrivit trois essais en Top 14 en seulement neuf apparitions. Mais l’effectif clermontois est trop dense. Alors Murimurivalu va rejoindre le cortège de jeunes joueurs clermontois qui vont relever le défi du Pro D2 avec la Rochelle. Parmi eux, on trouve des certains Kevin Gourdon, Loann Goujon, ou encore Mike Corbel. Ces noms vous disent quelque chose ? Murimurivalu, lui a débarqué sous forme de prêt au Stade rochelais. Sauf qu’il ne quittera plus l’Atlantique, au plus grand bonheur des supporters maritimes.

 L’apport de Brock James

Sitôt arrivé, sitôt indiscutable. Le Flying Fijian devient immédiatement un cadre de l’effectif rochelais, et enchaîne les saisons à plus de vingt titularisations. Jusqu’à celle-ci, celle de la consécration, au terme de laquelle il aurait pu soulever le précieux Brennus. Mais comment expliquer une pareille montée en puissance ? Fred Charrier a sa petite idée là-dessus: «Je pense que l’arrivée de Brock James lui a fait le plus grand bien. Elle l’a rassuré, lui a donné encore plus de confiance. Déjà, il a retrouvé un ouvreur qu’il connaissait bien. Il est important que l’ouvreur et l’arrière soient exactement sur la même longueur d’onde. Ensuite, Brock James l’a déchargé d’une grande partie du boulot d’occupation du terrain. Murimurivalu a ainsi pu se concentrer sur sa mission de remonter les ballons, et de se proposer un peu partout dans la ligne. Ses qualités physique et de vitesse lui autorisent beaucoup de choses, et sa dimension physique lui permet de sortir des situations délicates. Sans oublier bien sûr qu’il possède un jeu au pied très long.» Difficile d’exiger davantage du Rochelais au vu de l’impressionnante longueur de la liste de ses qualités...

Abendanon, tardif mais décisif

Déjà présent dans ce classement la saison dernière où il occupait la huitième place, l’international anglais s’invite cette année sur le podium, au bénéfice d’une seconde partie de saison de haut vol. Auteur d’un bon début de saison, lequel s’inscrivait dans la lignée de la précédente, Abendanon a ensuite connu une légère baisse de régime. Un infléchissement qui s’explique en partie que l’Anglais n’a visiblement pas apprécié son repositionnement à l’aile, qui permettait à son manager Franck Azéma d’ajouter un botteur puissant à son XV de départ, en l’occurence l’arrière international Scott Spedding. De fait, soumis à une rude concurrence au poste avec des David Strettle et Noa Nakaitaci qui marchaient sur l’eau, Abendanon a toutefois su relever ce défi. La preuve, c’est qu’il a marqué plus de la moitié de ses huit essais de la saison toutes compétition confondues alors qu’il était titularisé à l’aile. Finalement replacé à l’arrière en début d’année, l’ex-joueur de Bath a finalement mis tout le monde d’accord, au point de pousser Scott Spedding sur le banc. Impeccable sous tous les ballons hauts et toujours aussi inspiré dans ses relances, l’Anglais fut l’un des grands atouts offensifs de l’ASMCA cette saison.

Et si Halfpenny...

Warren Gatland a t-il privé le RC Toulonnais d’un Brennus ? La question mérite d’être posée. Pourquoi ? Parce que le sélectionneur des Lions britanniques et irlandais a privé le club varois de son meilleur artilleur pour la finale de Top 14, l’arrière gallois Leigh Halfpenny. Ironie du sort, le Gallois n’a même pas joué avec les Lions le soir où le RCT croisait le fer avec l’ASMCA. Grand artisan de la remontada toulonnaise sur la deuxième moitié de la saison, Halfpenny a encore apporté la puissance et la précision de son jeu au pied, laquelle a permis au club varois de faire le siège du camp de ses adversaires, et de sanctionner leur moindre erreur par une pénalité. In fine, l’arrière a inscrit la bagatelle de 232 points en seulement quinze titularisations en Top 14: quatre essais, 54 pénalités, et 25 transformations. Soit une moyenne de 15,4 points par rencontre. Rien que ça. En demi-finale, il fut décisif quand les coéquipiers furent mis à mal par des Castrais qui n’avaient rien à perdre à Mayol. Alors oui, on peut croire que l’issue de la finale aurait été différente si Halfpenny avait été présent sur la pelouse du Stade de France plutôt que dans les tribunes d’un stade néo-zélandais au soir de la finale...

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