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Guy Novès : « Mes joueurs ont donné le maximum »

Par midi olympique
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    Guy Novès : « Mes joueurs ont donné le maximum »
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Fidèle à ses habitudes, Guy Novès ne se dérobe pas à l’heure de faire le bilan d’une tournée catastrophique sur le plan des résultats. Il évoque, dans cet entretien exclusif, les défaillances physiques, techniques de son équipe, mais aussi le comportement de ses hommes et les raisons d’espérer... Retrouvez l'intégralité de l'article dans votre édition du jour.

Samedi, après le match, vous avez tenu un discours mesuré, presque d’apaisement. Surprenant au regard de la prestation du XV de France.

Nous sommes surtout conscients du contexte en venant ici, en Afrique du Sud, fin juin, face à une équipe qui prépare les Four-Nations. Ce sont des ingrédients qui doivent compter dans notre analyse. Quand on en cherche les raisons, si on considère que tout le monde est sur la même ligne de départ, les seules références sont alors le jeu, les fautes… Là, ce n’est pas le cas. Il y avait sur le terrain une équipe en plein « boom », une autre en fin de cycle. Nos circonstances étaient les suivantes : laisser à la maison les joueurs les plus sollicités cette saison, pour qu’ils bénéficient d’un temps de récupération conséquent. Ensuite, laisser les blessés se soigner correctement. Je me dis alors qu’on n’avait pas grand-chose à perdre. Si ce n’est notre honneur. Je considère que nous ne l’avons pas perdu sur les deux derniers tests. Mes joueurs ont donné le maximum. L’apaisement que vous avez ressenti vient certainement de là. Aussi du fait qu’on savait où on mettait les pieds et que l’écart, on a bien pu le mesurer. Désormais, on sait. On ne marche plus à l’aveugle. À commencer par ce qui concerne la dimension physique.

Votre discours est toujours tourné vers le contenu, pas les résultats. Mais l’absence de résultat ne nuit-elle pas à la confiance et, donc, au contenu ?

Bien sûr que c’est un problème et que, sur le fond, vous avez raison. Mais regardez notre programme. Quand vous jouez pendant une année quatre fois l’Afrique du Sud, deux fois la Nouvelle-Zélande, une fois l’Angleterre… C’est compliqué de dire : « Les victoires amèneront la confiance ». Parce qu’on sait très bien que les résultats sont rares et durs à obtenir. Prenez l’Argentine, qui joue désormais les Four-Nations et donc régulièrement face à ces grandes nations. Les Pumas ne gagnent pas souvent, ils le savent ! Mais ils se rapprochent, les joueurs sentent des progressions. Ils maintiennent le cap de leur rugby, qui n’est certainement pas restrictif. Et quand arrive la Coupe du monde, ils sont plus que prêts. Pour y parvenir, ils ont intégré le fait de se dire : « Il faut continuer à croire en notre rugby malgré le fait de perdre régulièrement ». Serons-nous capables de faire la même chose ? Je l’espère.

Cette tournée a été la première vécue en duo avec Serge Simon, sous le mandat Bernard Laporte. Comment avez-vous vécu la situation ?

On parle beaucoup de nos relations avec Bernard Laporte mais on oublie que je suis parti trois jours avec lui au Japon, il n’y a pas longtemps, également en compagnie de Serge Simon et Claude Atcher. Il faut dire une fois pour toute qu’avec Bernard Laporte, nous avons des rapports normaux. Il est venu ici, nous nous sommes rencontrés avant qu’il parle aux joueurs. Il a tenu compte de ce que je lui ai dit. Son intervention auprès des joueurs était celle d’un président, jamais d’un coach. Et toujours dans le sens de notre travail. Il n’a pas cherché à imposer sa personnalité au détriment de la nôtre. Il a simplement parlé de ce qu’un président attend de son équipe de France. Bernard m’a toujours laissé carte blanche dans mon travail et je n’ai absolument aucun problème avec lui.

Les critiques vous blessent ?

Non parce que j’ai décidé de ne plus rien lire concernant mon travail. Je dois me protéger. Je ne veux pas être pollué par les discours. Mais je suis marqué par tous ces événements, oui. J’ai la responsabilité de rendre notre équipe de France la meilleure possible. J’ai la sensation que sur les deux derniers tests au moins, elle a donné le meilleur d’elle. Mais à la sortie, je rentre à la maison avec trois défaites. Donc oui, je suis marqué.

Avec la crainte de ne pas y arriver ?

Suis-je blazé ? Non. Marqué ? Oui. Saturé ? Non. Est-ce que j’ai envie de repartir au combat ? Oui. L’expérience me fait dire que je suis marqué aujourd’hui (samedi soir). Je le serai encore demain, sûrement après-demain. Et puis, dans quelques jours, je vais repartir dans une démarche de travail, en réfléchissant à la suite. Dans une semaine, je serai de retour au combat. Cette tournée restera une expérience, dont je vais me désaltérer pour bâtir la suite. Ces échecs vont me servir pour construire demain. Tous les compétiteurs le savent : on met un genou au sol, mais dès que possible on repart au combat. J’ai vécu comme ça toute ma vie.

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