Abonnés

[OSCARS DE LEGENDE] De Fitzgerald à O’Driscoll

Par Jérôme Prévot
  • [OSCARS DE LEGENDE] De Fitzgerald à O’Driscoll
    [OSCARS DE LEGENDE] De Fitzgerald à O’Driscoll
Publié le Mis à jour
Partager :

Le 21 novembre à Paris, sous les dorures du Pavillon Gabriel se dérouleront les Oscars Midi Olympique qui récompenseront les meilleurs joueurs français, européens et mondiaux, sans oublier les joueuses. Fidèle à sa tradition, Midi Olympique décernera également des Oscars aux plus grands joueurs de l’histoire du rugby. Cette année, les capitaines les plus prestigieux seront ainsi honorés. L’occasion pour nous de revenir sur les grands capitaines des plus grandes sélections internationales. Les grands capitaines irlandais ont souvent commandé les Lions britanniques. Brian O’Driscoll et Kieth Wood étaient des artistes, Ciaran Fitzgerald, Willie-John McBride ou Paul O’Connel des guerriers sans peur et presque sans reproche.

Quand on pense aux capitaines, irlandais, un nom un peu oublié du grand public (français en tout cas) nous revient en mémoire. Il s’agit de Ciaran Fitzgerald, le talonneur du début des années 80. Il transmettait une rage et une passion à des collectifs parfois un peu limités en talent pur. Originaire de Galway dans le Connacht, il était officier dans l’armée et fut aussi aux commandes des Lions britanniques en tournée en 1983. Nous conservons l’image du fameux match contre la France en 1985, soldé par un match nul 15-15, une guerre de tranchées comme on les aime, sans concession au rugby « gigot haricots ». Sur 25 sélections, il fut 19 fois capitaine entre 1982 et 1986 et gagna trois fois le Tournoi des Cinq Nations en 1982 1983 et 1985 avec deux Triples Couronnes à la clé.

Une dizaine d’années avant lui, l’Irlande enfanta un autre capitaine légendaire, Willie-John McBride, un grand escogriffe de l’Ulster. Il commanda l’équipe douze fois de 1973 à 1975, à la fin d’une carrière longue de treize ans (1962-1975) et conclue par un essai contre les Français pour ses adieux. Son parcours unique lui permit aussi de commander les Lions lors d’une tournée victorieuse en 1974. Que dire d’un tel guerrier du rugby amateur ? Qu’il était généreux à l’extrême dans le combat. Il personnifia un certain rugby, dur au mal, parfois approximatif et si loin de l’aseptisation d’aujourd’hui.

Nous n’oublierons pas le talonneur Karl Mullen, dix-huit fois capitaine entre 48 et 51 et médecin de formation. C’est lui qui offrit le premier Grand Chelem à son pays en 1948 avant de commander lui aussi les Lions en 1950. Il vécut assez pour voir le deuxième Grand Chelem des Verts en 2009, de justesse, il mourut quelques jours plus tard, l’esprit tranquille.

Plus près de nous, deux figures ont marqué les esprits, Keith Wood et Brian O’Driscoll. Keith Wood commença son mandat en 1996 et le termina en 2003 (36 capitanats). Il vécut la charnière entre deux époques : l’Irlande laborieuse et l’Irlande conquérante. Il était un joueur hors normes, par son talent pur, ses crochets et ses démarrages, à l’opposé du cliché de l’avant irlandais dur au mal. Jamais un talonneur n’avait marqué autant d’essais avant lui (quinze). Il réussit même un drop un jour en championnat d’Angleterre (sous le maillot des Harlequins). Il fut aussi sélectionné chez les Lions comme son père Gordon Wood, ex-pilier international.

Brian O’Driscoll fut capitaine pendant dix ans : de 2002 à 2012, soit un total hallucinant de 83 matchs. Évidemment, ces chiffres ne peuvent être comparés à ceux d’autrefois à cause de l’inflation du nombre de matchs mais quand même, ces statistiques pharaoniques disent quelque chose de l’énormité de la carrière de ce trois-quarts centre blond et puissant.

Il personnifia le retour de l’Irlande au premier plan dans les années 2000. Il était explosif, adroit, technique. Même chez les All Blacks, il aurait eu sa place. Il vécut quatre tournées des Lions, dont une en tant que capitaine en 2005, mais elle fut avortée par une blessure précoce. Il demeure le talent le plus éclatant de l’Histoire du rugby irlandais avec 47 essais à son actif et surtout, le Grand Chelem 2009 après 61 ans d’attente. À se relire, on constate que le nom de Paul O’Connell aurait pu nous échapper. Ça aurait été impardonnable, tant le deuxième ligne terrible du Munster fut un athlète hors-norme, un combattant impitoyable soumis aux cadences infernales du rugby professionnel. Il commanda les Verts à 28 reprises et par périodes entre 2004 et 2015, plus un brassard chez les Lions en 2009. Il faillit bien jouer en France, à Toulon, mais son corps meurtri le lui interdit. Pour la bonne bouche, on ne résiste pas au plaisir d’ajouter in extremis le nom de Fergus Slattery, 17 fois capitaine, entre 1979 et 1982. C’était un tempérament terrible, capable de jouer des tests internationaux sans vraiment jouer en club. Il mena les Verts à une tournée victorieuse en Australie et il participa au match « unique » Barbarians-All Blacks de 1973. Sur son lit de mort, il pourra dire : « J’y étais ».

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?