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XV de France : des promesses à tenir

Par Léo Faure
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    XV de France : des promesses à tenir
Publié le Mis à jour
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Battue en Argentine, en ouverture de la Tournée d'été, à Tucumàn, l'équipe de France procure un sentiment mitigé. Du cœur et des réglages en progression d'un côté. Mais toujours beaucoup de maladresses et des fautes de jeunesse qui perdurent. Il faudra hausser le ton en vue du deuxième test.

 Les joies de Tucuman étaient arrivées jusqu'aux oreilles des joueurs français. Par la légende de ce fief du rugby argentin à la dure, l'expérience de ce même XV de France il y a quatre ans (dont il ne reste que Trinh-Duc, Picamoles et Maestri dans ce groupe de 28) et même les relations argentines dans nos clubs européens. La légende ne ment pas. Et c'est même mieux encore.

 

Voir Tucumàn comme un traquenard, un coupe-gorge et une disgrâce faite aux rugbymen français de les accueillir ici, c'est ne rien comprendre à l'Amérique latine. Celle des campos, attachants et anarchiques. Typiques, certes dénués de conforts parfois élémentaires mais qui vous assurent un dépaysement superbe. A l'arrivée au stade, dans un des quartiers défavorisés de la cité, on vend des contrefaçons à la sauvette, des choripan (sandwichs à la saucisse) sur des capots de voitures désossées et on s'émeut, déjà, à l'idée qu'il faudra pleurer pendant les hymnes.

 

A Tucuman, la violence existe toutefois. Les ravages de l'alcool aussi, sur les populations les plus en souffrance. Les Bleus en ont fait l'expérience quand, venus prendre un premier contact avec la pelouse une heure et demie avant le match, ils ont pu assister à un début de bagarre en tribune, un supporter éméché, torse nu, évacué par la force et qui, à son passage devant les joueurs français, n'a pas manqué de rendre grâce à leurs chères mamans. Bienvenue à l'Estadio Monumental José Fierro, totem historique du sport argentin et qui, c'était la promesse, devait être l'enfer des Français.

 

 

 

Encore des en-avants proches des lignes

 

Concrètement ? Il n'en fut rien. Le public fut bon enfant, les Pumas pas toujours rayonnants. Et les Français, parfois, surprenants dans leur capacité à faire abstraction du contexte pour rivaliser une bonne heure, malgré l'absence de nombreux cadres et la présence, au coup d'envoi, de sept novices dans le XV de départ.

 

Les hommes de Guy Novès ont du cœur et l'envie de proposer un rugby dynamique. Cela, ils l'avaient déjà démontré pendant le Tournoi des VI nations. Mais il manquait alors (beaucoup) trop de précision, dans à peu près tous les secteurs. Ce dimanche, dans l'atmosphère humide de l'hiver de Tucuman, ils ont étonné sous certains aspects. En touche, d'abord, où un nouveau lanceur (Bonfils) et une nouvelle deuxième ligne (Ledevedec-Demotte) n'ont pas pesé sur le rendement. Non seulement les Français ont pu bénéficier de tous leurs ballons dans l'alignement, mais ceux-ci étaient même d'une grande qualité. Le tout avec une seule semaine de travail en commun.

 

Cela comptera forcément parmi les satisfactions du jour, malgré une défaite que beaucoup avaient sentie venir. « Personne ne croit en nous, on le sait. A part nous-mêmes. Mais croyez-le ou non, nous, on y croit. Le challenge ne peut pas être plus beau que de gagner ici » avait claqué Jules Plisson la veille du match, pour sa première conférence de presse de capitaine menée avec une assurance assez déroutante. Pari raté, en raison d'un grand nombre de fautes de mains et quelques pêchés de gourmandise, qui ne satisferont pas éternellement à l'excuse de la jeunesse. Mais Guy Novès, qui affirmait vouloir se servir de cette tournée en argentine « pour jauger la réalité du réservoir français » aura bien quelques enseignements à tirer. Que le rythme imposé par les Argentins, comme il le craignait, a fini par faire plier ses Bleus en fin de match. Que le petit Serin a bien un avenir international et que Poirot, son coéquipier à l'UBB, sera difficile à sortir du poste de pilier gauche. Que Picamoles est un indispensable, même lorsqu'il ne s'entraîne pas de la semaine. Et que l'assurance de Plisson n'est en aucun cas le gage d'un ouvreur qui défend...

 

 

La fiche technique

A San miguel de tucuman-Dimanche 18h10 (23 h 10 en France). Arbitre : M. Lacey (Irlande)

Évolution du score : 0-3, 3-3, 10-3, 17-3, 17-10 (MT) ; 17-13, 17-16, 17-19, 20-19, 23-19, 30-19 (score final).

Argentine : 3E Montero (20e) Tuculet (29e), Petit (74e) ; 3P Sanchez (16e, 60e, 65e) ; 3T Sanchez (20e, 29e, 74e).

Carton jaune : Desio (48e)

Non entrés en jeu : 18. Pieretto, 19. Larrague, 23. Moyano.

FRANCE : 1E Bonfils (32e) ; 4P Plisson (10e, 44e, 48e, 53e) ; 1T Plisson (32e)

Carton jaune : Poirot (60e)

ARGENTINE 15. Tuculet ; 14. Cordero, 13. Moroni, 12. Hernandez (22. Iglesias 37e), 11. Montero ; 10. Sanchez, 9. Landajo (21. Cubelli 61e); 7. Lezena (20. Leguizamon 60e), 8. Isa, 6. Matera ; 5. Ortega Desio, 4. Petit ; 3. Herrera, 2. Creevy (cap) (16. Montoya 66e), 1. Chaparro (17. Garcia Botta 78e).

FRANCE 15. Bonneval ; 14. Camara, 13. Rey, 12. Danty (23. Fickou 63e), 11. Camara ; 10. Plisson (cap) (22. Trinh-Duc 75e), 9. Serin (21. Bézy 71e) ; 7. Lakafia (20. Picamoles 37e), 8. Gourdon (18. Pointud 62e), 6. Goujon ; 5. Demotte (19. Metz 75e), 4. Ledevedec ; 3. Slimani (17. Atonio 50e), 2. Bonfils (16. Maynadier 68e), 1. Poirot.

LES MEILLEURS Pour l’Argentine, Cordero, Montero, Sanchez, Petit, Isa ; Pour la France, Serin, Danty, Gourdon, Ledévedec, Goujon.

LES BUTEURS Plisson 4P/6, 1T/1 ; Sanchez 3P/5 3T/3.

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