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Italie : l'homme malade de l’Europe

Par Jérôme Prévot
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    Italie : l'homme malade de l’Europe
Publié le Mis à jour
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L’Italie vient de vivre une nouvelle cuiller de bois. Le Tournoi 2016 fut le pire de son histoire. Comment ce pays a-t-il pu tomber si bas seize ans après une entrée dans le Tournoi qui ne lui aura rien apporté...

Jacques Brunel a officiellement quitté ses fonctions la semaine dernière sur un bilan très amer. Les Azzuri viennent de vivre leur dixième cuiller de bois, le Tournoi 2016 fut le pire de leur histoire en terme de points marqués et encaissés. On est loin de l’an 2000 et de l’euphorie de l’entrée dans le Tournoi. Au classement mondial, l’Italie est classé quatorzième. Pour la première fois, des voix ont clairement posé la question du remplacement de l’Italie par une Georgie qui règne sur le Tournoi B, et progresse d’année en année. Comment expliquer ce marasme ?

Le coach

Jacques Brunel a essuyé quelques reproches quant à son style de jeu. Certains observateurs lui ont reproché d’avoir voulu mettre en place un style trop ambitieux, ils le comparent aux méthodes de Nick Mallett son prédécesseur, axé sur une très grosse défense et une bonne conquête. Rappelons que Brunel a quand même réussi à battre la France et l’Irlande en 2013 et qu’il sembla surtout confronté à un manque criant de talents individuels. Dans son discours d’adieux, il a aussi fait allusion au manque de communication entre l’équipe nationale et les deux franchises professionnelles. Le genre de bisbilles assez classique dans la péninsule.

Le potentiel

C’est ce qui fait le plus peur, l’Italie ne sort plus de joueurs de qualités alors qu’elle revendique quand même 80 000 licenciés. Mais beaucoup doutent de la réalité de ses chiffres, le Gazzetino a révélé une étude qui estime que 35 % de ces licenciés sont des « fantômes » recensés mais inactifs. La profondeur est donc bien plus limitée qu’on le croit.

Les filières

L’Italie a bénéficié pendant très longtemps d’une filière de bons joueurs argentins (Catrogiovanni, Dellappe, Parisse, Garcia, Orquera, Nieto). Mais avec la progression des Pumas, cet apport s’est tari. Elle tente de compenser avec quelques Sud-Africains comme Geldenhuys ou Van Schalwyck.

Les clubs

C’est le nœud du problème, les clubs italiens et leurs championnats sont devenus trop médiocres. Ils ne permettent pas aux jeunes de tutoyer le haut niveau. Rappelons que dans les années 80-90, ces clubs accueillaient les plus grands stars du Sud (Lynagh, Kirwan, Campese) ce qui rejaillit sur la squadra de Fourcade et de Coste. Les clubs critiquent non seulement les franchises de Ligue celte mais aussi, le système des académies fédérales qui rassemblent les meilleurs jeunes, un projet qui était le fer le lance des mandats de Dondi et de Gavazzi. Ces académies assècheraient les clubs en les privant de leurs meilleurs éléments. Écoutons Marzio Innocenti, ancien capitaine de l’équipe nationale en 1987 et désormais concurrent de Antonio Gavazzi : « Les Académies n’ont fait que désagréger le système des clubs qui est à la base de tout. Et lorsque on met les clubs à l’écart, l’on risque de sécher la plante. La Ligue celte, ce n’est qu’ un élément artificiel alimenté par le soutien fédéral. La base, soit 92 % des amateurs est laissée à son destin. Pendant dix ans, le haut niveau a perdu des régions de grande tradition comme la Sicile, la Campanie. Même la Toscane, les Abruzzes et la Vénétie ont d’énormes difficultés à pouvoir garantir une formation adéquate aux jeunes de 14 ou 15 ans par manque de fonds. »

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