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Rallier : « La reconversion ? Pas la priorité mais une nécessité»

Par midi olympique
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    Rallier : « La reconversion ? Pas la priorité mais une nécessité»
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Joueur du Castres Olympique, Marc Antoine Rallier a créé, en août 2015 une cellule de reconversion au sein du club. L’objectif ? Offrir des opportunités aux joueurs qui souhaitent se projeter dans leurs après-carrières.

Quand aviez-vous eu l’idée de créer une cellule de reconversion au sein du Castres Olympique ?

J’avais commencé à y penser l’an dernier, au moment où j’ai envisagé ma propre reconversion. J’ai vu qu’on était plusieurs dans la même situation au sein du club et je me suis dit que dans une petite ville comme Castres il était intéressant pour nous, les joueurs, de s’appuyer sur l’aide des partenaires du club qui semblaient assez ouverts au sujet de notre reconversion.

Quel est votre rôle exact ?

On est deux à encadrer ce projet. Au début j’avais plus un rôle de relais envers les joueurs tandis que Matthias Rolland (N.D.L.R. Actuel directeur du Castres olympique) s’occupait de gérer les relations entre le club et les entreprises. Mais finalement je ne fais que remonter les informations sur les réunions ou la mise en place du processus. Ensuite ce sont les joueurs qui créaient le contact avec les entreprises. Mon objectif premier est de créer le lien entre les joueurs et les entreprises qui collaborent avec le CO.

Selon vous, la reconversion doit-elle être une priorité pour les joueurs professionnels ?

La priorité reste tout de même le rugby, car même si on envisage notre futur ça reste notre métier « numéro un ». Mais il est important pour un joueur de penser à sa reconversion à chaque moment de sa carrière. Et surtout je pense qu’il n’y a pas d’âge et surtout pas de « profil type » pour envisager sa reconversion. Ça va du plus jeune au plus vieux, en passant par le joueur étranger qui ne sait pas ce qu’il va faire après, jusqu’au joueur qui désire quitter la région mais qui doit l’envisager tout de même. Je pense qu’il n’y a pas « un » critère et sans dire que c’est une priorité ça doit être une nécessité d’y penser. Pour ne pas être largué et à court d’idée à la fin de sa carrière, ni pendant sa carrière. Car je pense que c’est aussi un moyen de penser à autre chose lors des moments un peu plus difficiles d’une carrière. Ça permet d’avoir un peu autre chose en tête lorsqu’on joue moins ou pendant une blessure. Je pense que ça permet de garder la tête hors de l’eau et de penser à autre chose afin de voir l’avenir plus sereinement.

Sensibilisez-vous tous les joueurs, dès le centre de formation, ou c’est uniquement à l’initiative des joueurs ?

Pour le moment je travaille uniquement avec l’équipe première. Au sein du centre de formation ils ont déjà une structure avec des personnes en charge de leur entrée dans le monde professionnel, ils ont des formations obligatoires, donc eux sont déjà très bien encadrés. Nous, on s’occupe vraiment du groupe professionnel car on s’est rendu compte qu’une carrière passait trop vite et qu’en général les joueurs ne se servaient pas « correctement » des partenaires du club.

C’est-à-dire ?

On ne réalise pas l’opportunité qui nous est offerte. C’est une vraie chance d’avoir des partenaires qui peuvent nous accueillir en entreprise. Plutôt que de les voir aux réceptions d’après-matchs en leur serrant passivement les mains, il est plus utile d’aller vers eux, de discuter et de voir ce qu’ils proposent dans leurs entreprises. Il y a un vrai échange. Ce n’est plus uniquement le partenaire qui vient rencontrer le joueur mais le joueur qui peut créer un lien avec un partenaire et étoffer son carnet d’adresses pour le jour où il rangera les crampons. C’est donnant donnant.

La demande de la part des joueurs est-elle importante ?

On est une quinzaine à s’orienter vers différents domaines. On a essayé de bien structurer les initiatives. On ne voulait pas que le joueur arrive en disant « je vais essayer ça, puis ça, puis ça et on verra ce qui me convient le mieux ». Ainsi on a déterminé ce qui plairait le plus à tel ou tel joueur, car certains ne savaient pas du tout vers quel domaine se tourner. On a donc fait des entretiens, on a rencontré les joueurs en les questionnant dans le sens inverser : « qu’est-ce que tu ne veux pas faire ? ». De là, on descend en entonnoir. On voulait éviter la dérive du « j’ai parlé à un partenaire dans la reconversion, je vais essayer d’y travailler ». On veut vraiment que le joueur trouve un domaine qui lui plaise plutôt que de déranger un partenaire sans avoir de réelles convictions. Même si certains joueurs commencent tout juste à intégrer des entreprises, ça reste encore assez flou. On ne sait pas encore comment va se passer la suite. On n’a pas encore de résultats concrets pour dire si le système fonctionne.

Et vous personnellement, comment imaginez-vous votre avenir ?

J’apprécie particulièrement le relationnel, donc je pense m’orienter vers la banque ou l’immobilier. Ce projet me tient à cœur, car je suis quelqu’un, non pas d’anxieux, mais qui pense à l’avenir. Je suis conscient que le rugby peut s’arrêter à tout moment. Il suffit d’une blessure, de la concurrence, du choix d’un coach, de l’afflux des stars étrangères. À chaque fin de contrat on peut-être amené à arrêter le rugby pour travailler… C’est vraiment un projet qui me tenait à cœur car je voulais m’y lancer. J’ai compris qu’une quinzaine de joueurs et même le directeur Matthias Rolland allaient dans le même sens. Je n’ai eu besoin d’aller chercher personne. J’ai simplement fait une réunion sur la base du volontariat, et les quinze qui étaient intéressés par le thème sont restés. Quand on va chercher du travail après le rugby, si on va en entretien et que le joueur arrive avec un vrai projet professionnel, appuyé notamment par des stages en entreprises, il aura plus de crédit qu’un joueur qui arrivera en expliquant qu’il n’a rien fait et attendu la fin de sa carrière. Je pense que c’est un gros plus pour l’avenir du joueur d’arriver avec un vrai projet professionnel préparé. Propos recueillis par Pierrick Ilic-Ruffinatti

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