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Après l’heure, c’est plus leurre

Par Nicolas Zanardi
  • Après l’heure, c’est plus leurre
    Après l’heure, c’est plus leurre
  • <p class="txt-legende-2011"><B>Trompé par l’appel de Bastareaud, Lovobalavu se livre sur son vis-à-vis, ouvrant de fait la porte à Smith. </B></p>

    Trompé par l’appel de Bastareaud, Lovobalavu se livre sur son vis-à-vis, ouvrant de fait la porte à Smith.

  • Après l’heure, c’est plus leurre
    Après l’heure, c’est plus leurre
Publié le Mis à jour
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Sous les feux des projecteurs lors de la première journée du Top 14 en raison de plusieurs essais polémiques, les passages à vide seront au cœur de l’arbitrage.

Depuis vingt ans qu’ils sont utilisés, ce n’est évidemment pas un scoop : les ex- « passages à vide » se situent sur un fil d’équilibriste dans leur rapport à la règle… En effet, si une tolérance a été accordée à ces courses dans le but de favoriser le jeu d’attaque, les leurres se trouvent confrontés à deux règles distinctes : celle du hors-jeu (puisque tout joueur se trouvant devant le partenaire porteur du ballon est défini comme hors-jeu) et du jeu déloyal. Or, c’est précisément ce cas de figure qui s’est retrouvé à trois reprises lors de la 1re journée du championnat, de Bayonne à Montpellier en passant par Clermont. Les trois fois, bien sûr, lors de la diffusion des matchs sur Canal +… De quoi amplifier l’émoi né des polémiques (particulièrement celle concernant l’essai du Toulonnais Bastareaud contre Bayonne), et placer ce sujet au cœur de la réunion des arbitres lors de leur stage à Tignes cette semaine.

Exception française

En effet, si la décision prise par M. Garcès et ses assesseurs respecta à la lettre les recommandations IRB, les arbitres français souhaitent effectuer un rétropédalage dans leur tolérance… « On remarque au niveau international une certaine souplesse du corps arbitral sur ce type d’actions », estimait sur Rugbyrama, le patron des arbitres français Didier Méné. « Pour ma part, je ne souhaite pas qu’il y en ait en France car dans le cas de l’essai de Toulon, l’attaquant va plus sur le défenseur que ce dernier ne vient vers lui. Pour moi, il doit donc être pénalisé. Si l’attaquant ne s’arrête pas, il ne faut pas que son contact avec la défense ouvre une porte et ait une influence sur la suite de l’action. » Autrement dit ? Si l’attaquant percute le défenseur, il ne faut pas que cela soit de son fait, ni que cela ouvre directement une porte pour le partenaire. Difficile donc, puisque le but du leurre est bien de créer des intervalles.

Quelle épaule viser ?

L’équation, pour les attaquants, est donc double : s’arrêter à temps pour ne pas être pénalisé mais aller assez vite et loin pour que le leurre soit convaincant. « Le joueur qui arrive avec une course rentrante doit y aller dans l’optique de vraiment jouer le ballon, nous expliquait Maxime Mermoz. Après, il y a deux options. La première consiste à viser l’épaule extérieure du défenseur que l’on veut fixer. Comme cela, si on n’arrête pas sa course, on peut malgré tout couper celle du défenseur sans le toucher frontalement. L’autre consiste à viser l’épaule intérieure. En procédant ainsi, on ne coupera pas la course du défenseur mais on le fixera peut-être aussi bien car il croira vraiment que l’on vient pour jouer le ballon et le défier sur son épaule faible. D’ailleurs, en ce qui concerne les leurres, tout est question de conviction. Il n’y a rien de pire qu’un joueur qui arrive pour ne pas jouer le ballon. Un joueur qui passe à vide se « grille » forcément et ne peut pas faire office de soutien. Alors, s’il ne fixe personne, on le perd sur les deux tableaux. »

L’œil de Laurent Labit - Entraîneur des trois-quarts du Racing-Metro

« Deux angles de course possibles »

Pour que le leurre soit le plus parfait possible, quelle course idéale préconisez-vous afin de piéger la défense ?

Il y a deux angles de course possibles. Dans le cas des équipes qui effectuent des leurres pour faire des leurres, le joueur qui arrive à hauteur sait dès le départ qu’il n’aura pas le ballon. Dans cette optique, les joueurs qui passent à vide ont des courses plutôt droites et visent l’épaule extérieure de leur défenseur, pour lui couper la course tout en faisant bien attention à ne pas entrer en contact avec lui.

Le problème avec cette méthode, c’est que si les leurres sont effectués de manière systématique, ils peuvent, à terme, avoir du mal à convaincre…

C’est bien pour cela que dans la deuxième école, le passeur dispose de deux options valables, le joueur qui vient à hauteur étant susceptible de recevoir lui aussi le ballon. Il s’agit donc, selon cette méthode, pour le joueur qui arrive à hauteur, de viser l’épaule faible du défenseur, c’est-à-dire l’épaule intérieure. Et pour ce faire, il faut adopter une course plus rentrante. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé contre Montpellier : le défenseur héraultais ayant mordu sur l’appel de Chavancy et ouvert la porte.

Face à ces leurres, quel type de montée préconisez-vous ? La défense se trouvant tiraillée entre la nécessité de contrôler pour lire la situation, et celle de monter très vite au cas où un joueur puissant type Mathieu Bastareaud soit utilisé à hauteur…

Généralement, c’est dans les situations où des trois-quarts se présentent face à des avants que ces leurres sont les plus dangereux. Pour défendre face à ce genre de situation, il faut d’abord calculer le rapport de force, voir si l’attaque est en surnombre ou pas. Si elle l’est, il faut se contenter de contrôler ; mais si elle ne l’est pas, il ne faut pas hésiter à monter très vite. Parce que les joueurs qui sont envoyés en leurre sont généralement les plus « crédibles » donc les plus costauds. Et que s’ils reçoivent le ballon à hauteur, ils peuvent tout à fait casser la ligne si on leur laisse trop de champ pour se lancer.

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