Nationale 2 – Culture rugby, valeurs propres, ambition… Les Ch’tis de Marcq-en-Barœul ont le soutien de toute une région

  • Les Marcquois mettent en avant leur solidarité avant cette finale contre Langon. Les Marcquois mettent en avant leur solidarité avant cette finale contre Langon.
    Les Marcquois mettent en avant leur solidarité avant cette finale contre Langon. Timothé Lejeune
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Marcq-en-Barœul est au carrefour de son histoire, ce week-end avec cette finale de Nationale 2 contre Langon. Si l’ambition de monter en Pro D2 a toujours été affichée, un titre récompenserait surtout le travail et le soutien de toute une région.

Ce genre d’événements reste quelle qu’en soit l’issue gravé dans les mémoires de ceux qui y ont participé. Une finale de championnat de France représente tant pour les joueurs, des internationaux jusqu’aux amateurs. Mais là, il y a sans doute autre chose de plus grand encore. La présence en finale de Marcq-en-Barœul est la fierté de toute une région. Tout un « pays » qui va pousser derrière ses ch’tis. « Il y a toujours eu cette volonté de monter un gros club au nord de Paris, pointe Nino Maso, capitaine et porte-drapeau de l’Olympique Marcquois, lui qui vient d’Armentières (59). Maintenant plus que jamais. Il y avait déjà eu le Lille Métropole Rugby, avec qui on était monté sportivement en Pro D2, malheureusement la gestion et les finances ne nous le permettaient pas. » Comme un symbole, c’est Langon que les Nordistes retrouvent. Une équipe que le LMR devait affronter sur sa pelouse, mais dont le match avait été annulé, quelques jours seulement après le dépôt de bilan (14 mars 2016).

Antoine Lefebvre et Nino Maso à l'époque du Lille Métropole Rugby.
Antoine Lefebvre et Nino Maso à l'époque du Lille Métropole Rugby. DR

Son acolyte Antoine Lefebvre, lui originaire de la banlieue de Valenciennes (Anzin, qui lui vaut ce surnom), occupait déjà avec lui la deuxième ligne : « On était plus jeunes, on avait moins de recul. Mais là, on voit que c’est structuré, anticipé. Ça se sent, ça se voit, il y a du monde derrière. »

Un rugby « fraternel », contre les difficultés géographiques

Ces deux-là incarnent les valeurs du rugby ch’ti. « On est des purs ch’tis. Nous, c’est vrai qu’on a la chance d’évoluer au haut niveau dans notre région, c’est presque un luxe », reconnaît Lefebvre, qui raccroche les crampons. Son « vrai bon ami » tente d’expliquer ce rugby ch’ti : « Sur le terrain, on essaie de jouer le plus possible car on aime ça, même si ça n’est pas une terre de rugby, dit celui qui a disputé une saison à Aubenas-Vals. Mais ce que j’essaie d’inculquer aux jeunes, en tant qu’ancien et capitaine, c’est qu’on doit avoir un rugby fraternel, créer une vraie équipe avant de bien jouer au rugby. Plus on monte de niveau, plus on va faire de kilomètres. On est un peu esseulé là-haut. Si on n’a pas cette cohésion et cet état d’esprit, c’est vite difficile. La différence, c’est cet état d’esprit de famille. » Pas un hasard si un grand barbecue convivial a été organisé par les joueurs en ce début de semaine…

L’apothéose d’une aventure humaine « exceptionnelle »

Mais cette façon de faire n’empêche pas l’ambition affichée par le club, à savoir accéder au Pro D2 à terme. « Ça fait plusieurs années que le club existe maintenant, remarque Antoine Lefebvre. Et avec tous les clubs qui se montent dans la métropole, tout ça est en train de monter en puissance. J’espère que ça va continuer comme ça et progresser. »

Cette finale est aussi le point d’orgue d’une « aventure humaine exceptionnelle » en Nationale 2, avec une cinquième place acquise derrière Langon, et surtout une phase finale remarquable. Les deux « poids lourds » de l’OMR et leurs partenaires ont balayé Rumilly, quatrième de l’autre poule, avant de s’offrir le scalp du leader de leur poule 1, Salles, puis d’écarter Mâcon, dauphin de la poule 2. « On a vécu de très belles choses, d’autres moins drôles… Mais cette aventure nous appartient, rappelle le capitaine. La défaite est difficile à digérer mais fait partie du sport. Surtout, je n’ai pas envie que les mecs aient de regrets. Je leur ai dit qu’une carrière passe vite, et qu’on ne vit pas beaucoup de matchs comme ça. Il faut profiter. » Et savourer ces instants qui sont les derniers pour certains. « Je me souhaite, comme à toute l’équipe, que ce soit mon dernier match ce week-end, sourit Antoine Lefebvre. Si je peux m’arrêter sur un titre, c’est que du bonheur ! »

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