XV de France - La succession d’Atonio, le poste de 12… Des chantiers toujours ouverts pour les Bleus

1. La succession d’Atonio au poste de pilier droit

La France a certes joué de malchance au poste de pilier droit derrière l’ex-néoretraité Uini Atonio, qui avait annoncé à l’issue de la Coupe du monde 2023 son souhait de mettre un terme à sa carrière internationale. Les blessures conjuguées du Bordelais Sipili Falatea (genou) du Lyonnais Demba Bamba (adducteurs) et du Racingman Thomas Laclayat (côtes) ont rendu l’équation plus complexe encore. Le staff des Bleus a donc rappelé le Rochelais au poste de titulaire, suppléé par Dorian Aldegheri et l’autre rochelais Georges-Henri Colombe en cours de Tournoi.

Si la présence du Rochelais a pesé de toute sa maîtrise et de tout son poids au propre comme au figuré à droite, il apparaît que le réservoir tricolore souffre de la concurrence toujours plus importante de spécialistes étrangers du poste (à ce jour, sur les 14 piliers droits titulaires en Top 14, seulement 8 sont Français). On voit enfin, derrière les six premiers cités, pointer le jeune Zaccharie Affane mais surtout le Bayonnais Tevita Tatafu, qui sera sélectionnable en novembre prochain.

2. Le poste du numéro 12

Si l’on imagine assez distinctement les prérequis du poste lorsque l’on voit évoluer Bundee Aki avec l’Irlande ou Ollie Lawrence avec l’Angleterre, force est de constater que la ligne de trois-quarts tricolore semble aujourd’hui orpheline de son dynamiteur maison, Jonathan Danty, que ce soit ballon en main ou en défense.

Titularisé face au pays de Galles, Nicolas Depoortere, dont ce n’est pas le poste habituel, a éprouvé des difficultés dans son placement, sa circulation et donc dans son efficacité défensive. Contraint d’effectuer énormément d’interventions au soutien offensif notamment face aux Gallois, il eut aussi peu ou pas de bons ballons à exploiter. À revoir tout de même tant ce qu’il a montré avec son club de l’Union Bordeaux-Bègles, cette saison mais à son poste de deuxième centre, semble prometteur. Il faudra dans tous les cas très vite trouver la perle rare à ce poste.

3. La présence du triangle arrière sous les ballons hauts

Si la sécurisation des ballons hauts pose encore question, c’est que manifestement, la situation pose des problèmes au triangle arrière tricolore. Les Sud-Africains en quart de finale de Coupe du monde mais aussi les Anglais samedi soir à Lyon l’ont compris et il fallut toute l’autorité de Thomas Ramos pour, à plusieurs reprises, décourager les Anglais d’user et d’abuser de cette arme pour mettre les Bleus en difficulté. Problèmes de communication, de technique individuelle, de placement ou de complémentarité ? Une chose est sûre, les Français ont paru encore fébriles là aussi.

4. Les jeunes à revoir

Entre conservatisme et jeunisme, il y avait donc un juste milieu que Fabien Galthié s’est finalement résolu à mettre en place en fin de Tournoi, sur les rencontres du pays de Galles et de l’Angleterre. Avec des résultats positifs, certes, mais encore fragiles. À revoir, bien entendu, les nouveaux qui ont répondu aux attentes du staff. À commencer par les phénomènes Emmanuel Meafou et Posolo Tuilagi, les bonnes pioches Nolann Le Garrec, Alexandre Roumat, Léo Barré ou Georges-Henri Colombe, ainsi que Nicolas Depoortere qui mérite une autre chance. À revoir aussi les Émilien Gailleton, Esteban Abadie, Pierre-Louis Barassi, Maxime Lamothe… En sachant que la tournée de cet été se déroulera sans les finalistes, on devrait également voir de nouvelles têtes en Bleu.