L'édito du lundi : paroles de joueurs
L'édito du lundi par Emmanuel Massicard... Le rendez-vous avait été pris depuis de longues semaines. Calé autour des fêtes, soit juste avant sa reprise censée intervenir début janvier. Finalement, Gregory Alldritt est revenu en jeu plus vite que prévu. Finalement, le troisième ligne centre rochelais a préféré attendre quelques jours supplémentaires avant de répondre aux questions de Midi Olympique. Manière de mettre les choses dans l’ordre : des actes avant les paroles. Manière d’être en cohérence avec lui-même et de ne plus se contenter d’espoirs. Impossible de lui en vouloir.
Sur le terrain, le joueur a donc repris vie. En l’espace de deux matchs, comme remplaçant face à Toulouse et dans la peau du titulaire contre Pau, le dernier oscar d’or Midi Olympique s’est rappelé au bon souvenir de tous : joueur majeur, souvent décisif et leader d’un collectif qui n’est jamais le même avec ou sans lui. Le résultat ne s’est d’ailleurs pas fait attendre. Vous l’aurez ainsi constaté, le Stade rochelais n’est déjà plus celui du début de saison, il a entamé sa « remontada » en retrouvant couleurs et efficacité.
Après la victoire à Pau, ce samedi, c’est lui qui a pris la parole, dans l’intimité du cercle des joueurs réunis sur la pelouse du Hameau. C’est lui qui martelait le discours, geste de la main en renfort. Alors, l’effet Alldritt ? Si ce n’est évidemment pas la seule explication, il y a de ça, oui… Et l’on comprend que le double champion d’Europe n’attendra pas le printemps pour toucher les fruits de son investissement. C’est déjà gagnant. En laissant son capitaine se refaire une santé physique et morale, le Stade rochelais repousse le risque de blessure et s’offre le luxe de compter sur un international plus frais que les autres, qui – au moins pour un temps- pourra reprendre son développement sans avoir à gérer les traditionnels petits bobos de ceux qui enchaînent.
C’est tout ce que nous raconte ici Grégory, arguments et ambitions couchés sur le papier. Un point de vue rare, parce que l’homme ne court pas les micros et parce qu’il porte un message empreint de bon sens. La surcharge du calendrier français nous offre certes une intensité inégalée et un intérêt décuplé, elle n’en reste pas moins un boulet pour les internationaux qui enchaînent sans cesse. Un handicap, aussi, face à la concurrence sudiste obnubilée par un seul phare : la Coupe du monde.
On entend certains râler en coulisse, comme ils l’ont certainement fait la semaine dernière en lisant Romain Ntamack regretter la boulimie de notre sport, qui ambitionne de nouvelles compétitions (championnat du monde des clubs) malgré la surcharge déjà réelle de son calendrier. Selon eux, les joueurs devraient se taire : privilégiés, très bien payés pour jouer, alors qu’ils la bouclent!
Désolé messieurs mais, oui, il est heureux d’entendre des joueurs dire ce qu’ils pensent et de les voir apporter un peu de leur salive au moulin du rugby. Au nom de quoi leur voix ne serait pas légitime ? Pourquoi leur avis ne compterait pas dans ces débats sur l’avenir de leur sport, la santé ou les progrès qu’il resterait aux Bleus à accomplir sur le chemin de l’excellence mondiale ?
Comment donc un Grégory Alldritt ou un Antoine Dupont, tous deux exemplaires sur le terrain, conscients de leur chance d’évoluer dans des clubs qui leur permettent de sortir du cadre et de pratiquer leur métier dans des conditions idéales, ne pourraient pas élever le débat ? Ce serait franchement leur faire injure et prendre les rugbymen pour des cons. Et puis, franchement, l’heure n’est plus aux muselières. Alors, écoutons-les.
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